"Plus j'y réfléchis plus je sens qu'il n'y a rien de plus réellement artistique que d'aimer les gens." Vincent Van Gogh
CHAPITRE 7
Arrivée dans son appartement Miliane n'eut qu'une hâte : celle de prendre une grande douche puis d'aller vite dormir dans son lit. Juste avant d'éteindre dans sa chambre, Miliane vérifia qu'elle savait se servir de l' appli envoyée par Gagnon. Tout fonctionnait à merveille : en ce moment elle se voyait en effet dans sa chambre en train de l' utiliser. Elle fit une visite rapide dans les autres pièces : même dans la nuit noire on pouvait tout distinguer dans les moindres détails.
Elle laissa sa tablette allumée, éteignit la lumière.
Et s'endormit.
"... ... ... ... ... ... ... mmmmmmmmmaman pourquoi les arbres bleus ne parlent-ils plus ???"
"Tu sais ma Chérie, les arbres sur Magellan font tous un peu ce qu'ils veulent : certains parlent, d'autres sont plus rêveurs et plus contemplatifs : ils préfèrent sans doute maintenant le seul murmure de leurs feuilles."
"Maman : Måådā dit que c'est parce qu'ils savent qu' il ne reviendra paaaaaaaaaaaaaaaaaas !!!!!!!!!!!!... ... ... .. . ."
"Doris ! Doriiiiiiiiiisss ! Où cours tu comme ça ?!?!?!! Dooooooriiiiiiiissss Reviiiiiiiiiiiiiieeeeeeeeeeeens !!!!!!!!
Miliane se réveilla en sursaut les larmes aux yeux
toute ébranlée par le rêve si triste qu' elle venait de faire.
Miliane assise dans son lit resta ainsi un long moment comme suspendue aux limbes des 5 lettres étoilées de DORIS.
Car il y a deux ans cette petite Doris de rêve avait bien failli naître entre Miliane et Fabrizzio.
Fabrizzio qui, un soir, lui avait dit : "Et Doris ? Qu' en penses-tu ?" Miliane, qui sortait de la salle de bain le rejoindre, lui avait répondu : "Ha oui !!! Doris !!! C'est bien ça !!! J' aime beaucoup..."
Mais quelques mois après c'est une toute autre phrase que Fabrizzio énonçait, sans même oser affronter le regard de Miliane :
"Tu n'la connais pas : elle s' appelle Julie."
Et quelques jours seulement plus tard, à Paris, Miliane aperçut Fabrizzio et sa compagne Avenue du Docteur Arnold-Netter.
Elle avait remarqué Fabrizzio comme on remarque un nuage noir dans le ciel. Et c'était tout. C'était fini.
Miliane décida pour s'extirper de son rêve d'aller fumer une cigarette sur la terrasse du Grand Salon. La nuit était claire et les étoiles parurent à Miliane plus brillantes que jamais. Tout en bas l' Avenue de l' Océan toute éclairée longeait la plage puis allait se cacher à gauche derrière le Parc des Avalanches endormi sous les pins.
Pour Miliane cette cigarette, cette nuit sur la terrasse, était un vrai bonheur : son petit bout incandescent rouge orangé semblait lui aussi être une petite étoile joyeuse et dansante parmi les autres.
"Ho ma tendre, ma chère petite Doris, j'en suis certaine, un jour tu verras le jour..." pensa Miliane en souriant aux étoiles si lointaines.
Avant même qu'elle ne s'en rendit compte, son beau sourire s'éteignit : Miliane toute tremblante maintenant n'osait plus bouger. Elle n'était plus seule sur la terrasse : une présence, un peu plus loin, au bout non éclairé de la terrasse, émettait une sorte de ronronnement, voilé, ovale et musical dans les extrêmes graves.
Miliane tourna imperceptiblement son regard vers la droite : une lueur blanche ondoyante, polymorphe et translucide était comme accoudée à la rembarde telle un sosie ondulant, inversé et fantomatique de Miliane.
Miliane atterrée en lâcha du 13ème étage sa cigarette.
La forme blanche se jeta alors dans le vide puis remonta soudain et resta dans les airs juste en face du visage de Miliane : la chose prit la forme étirée de deux grandes lèvres blanches souriantes : c'était Elle maintenant qui fumait la cigarette de Miliane !
Miliane se surprit à dire : "Rendez la moi !"
"Venez la prendre !"
Derrière les lèvres translucides la petite naïade de l' ascenseur apparut et dit : "C'est Maman !"
Miliane tendit son bras et reprit sa cigarette des grandes lèvres blanches qui envoyèrent alors 3 grands ronds étincelants d'eau de mer comme sortant tout droit d'un brumisateur vers le visage de Miliane qui en ressentit si agréablement la fraîcheur et le goût qu'elle s'exclama en riant :
"Whaooooh ! Ça fait du bien !"
La petite naïade s'éleva soudain dans les airs et fila telle une fusée, lumineuse et bleue, rejoindre l'océan.
Les 2 lèvres transparentes se transformèrent en une main à l'index levé qui s'abaissa ensuite en indiquant le Grand Salon :
"Suivez moi"
Miliane derrière la forme blanche voulut savoir quelle heure il était mais l'écran de son portable avait changé et affichait une galaxie balayée régulièrement par un faisceau lumineux venu d'on ne sait où. La main blanche revint vers Miliane et son index levé balayant la nuit fit non non non ! à Miliane et son portable s'éteignit soudain.
Maman - puisque c'était le nom de cette forme polymorphe et translucide - traversa le salon, s'engouffra dans le couloir, mais revint en arrière et entra dans la chambre de Miliane. La main translucide caressa la tablette de Miliane qui était sur son lit et elle s'éteignit elle aussi aussitôt.
Dans le couloir, en suivant Maman, Miliane sentit quelque chose de glacé contre ses fesses qui la poussait doucement.
Miliane se retourna : une paroi transparente haute et large comme le couloir ondulait en avançant et empêchait tout retour en arrière.
Et Maman entra dans le bureau où d'ailleurs Miliane n' était encore jamais entrée
... ... ... ... ... ... ... ... ... ... DANS L' ÉCRITURE DU PASSAGE CONCERNANT LE BUREAU ... ... ... ... ... ... ... ... ... ...
À cet instant Miliane comprit enfin que Madame Dune avait volontairement employé une phrase aussi absurde que :
" La cuisine, votre cuisine... Oui dites moi : elle est bien revenue n'est-ce pas ??? "
Madame Dune avait voulu à tout prix faire une encoche durable dans le cerveau de Miliane, à la fois pour que Miliane se souvienne de cette phrase insensée et aussi pour que Miliane se souvienne d'elle quitte à passer pour folle.
[ CHAPITRE NON TERMINÉ : EN COURS D'ÉCRITURE ]