"Plus j'y réfléchis plus je sens qu'il n'y a rien de plus réellement artistique que d'aimer les gens." Vincent Van Gogh
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....... ...... ..... .... ... .. .Simon amorçait enfin son dernier virage et savourait sa joie de voir poindre les premières irisations du soleil entre les pins et aussi celle d'atteindre la dernière étape de sa course, son but du jour : la très longue ligne droite, celle qu'il s'était fixée de parcourir en la marquant la veille d'une croix sur la carte du Parc des Avalanches.
Mais au moment même où la Grande Allée s'offrait pour lui seul Simon rieur ne put s'empêcher de penser tout haut :
"Non mais je rêve ?!?!?!! Qu'est ce que c'est que cette choÔose, là bas, au milieu de "maaaa" ligne droite !?!?!!".
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"De toute façon hors de question de m'arrêter ! Je contourne l'obstacle !" se dit Simon tout en accélérant. Et juste à ce moment là il sentit en lui une sensation inconnue qui le rendit si abasourdi qu'il s'entendit dire :
"Je ne vais pas m'arrêter pour ça quand même ?!?!?!!"
et le voilà soudain stoppé net dans sa course pile juste derrière cette chose qui était maintenant une jeune femme immobile à quatre pattes dont Simon ne voyait que ses cheveux noirs et sa robe moirée bleu nuit comme un ciel étoilé.
Que fait elle ainsi ???" se demanda Simon et il s'adressa directement aux cheveux noirs :
"Vous êtes tombée ? Vous vous êtes fait mal ???"
Les cheveux noirs firent signe que non en s'agitant.
"Ha d'accord ! Vous avez perdu quelque chose alors !!!" ajouta Simon en la regardant fouiller le sable rose de ses deux mains.
Sous les cheveux noirs une voix enfin, mais toujours pas de visage.
"Oui en effet ! J'aimerais bien retrouver mes charms. Voilà tout."
Cette réponse parut si sibylline à Simon, qu'intrigué et joueur à la fois il dit sur un ton badin :
"Vous les avez tous perdus ? Tous ?! Il doit bien vous en rester quelques uns non ?!?"
La phrase de Simon dût surprendre la jeune femme car, sans se relever, elle tourna alors son visage vers Simon et resta à le dévisager :
"Mais c'est que... ... ... ..." "c'est extrêmement... ... dévalorisant savez vous !"
Ce mot "dévalorisant" fit sourire Simon une minuscule seconde : cela faisait si longtemps qu'il ne l'avait pas entendu ! Mais surtout parce que cela confirmait une chose qu'il pensait depuis longtemps aussi : Les mêmes mots n'ont pas le même sens dans la bouche de celles et ceux qui les prononcent. Leurs saveurs non plus d'ailleurs !
Mais maintenant Simon ne souriait plus. Elle et lui restaient à se regarder sans comprendre pourquoi, ni même quoi que ce soit.
Puis Simon se mit à chercher avec elle dans le sable.
Soudain elle s'écria :
"Les voilà ! Nous les avons retrouvés !!!"
La jeune femme tendit alors sa main vers Simon :
"Voyez vous : il y a une Lune, une Étoile, Pégase, un Ouistiti, une Planète, une 'tit' bestiole, un igloo et son ours, un oiseau qui s'envole, une autre Étoile plus brillante, et puis un petit Cœur un peu raCabossé, mais c'est le mien alors...
Je m'appelle Baby Lala et vous ?"
"Je m'appelle Simon."
Baby Lala se leva tout à coup : "Ho la la ! Ma cousine qui m'attend là bas ! Je dois absolument partir ! Ça aussi c'est extrêmement dévalorisant savez vous !" dit elle en riant et tout en montrant en haut d'une colline une silhouette noir-corbeau qui dévalait la pente en agitant les bras comme prête à quitter le sol et prendre son envol.
Alors qu'Elle montait la colline Baby lala se retourna vers Simon :
"Surtout ! Terminez votre course ! Elle va refroidir !"
"Hey ! Mais vous oubliez votre tarte à l'orange !" dit Simon
"Mangez la ! Elle n'aime pas attendre !"
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