"Plus j'y réfléchis plus je sens qu'il n'y a rien de plus réellement artistique que d'aimer les gens." Vincent Van Gogh
En se regardant dans le grand miroir de sa chambre la Duchesse d'Orsant-Blaillac fit danser ses épaules et laissa échapper d'une voix de gorge gourmande déployée vers son époux :
"Décidément !!! Cette Madame Vaudier me comprend mieux que toi !!!"
1891 | Le Passage Soutzo
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Le Passage Soutzo ne fait que quelques mètres et bien rares sont celles et ceux qui connaissent son existence. C'est à peine si on le voit lorsque l'on est rue des Caprices.
En tout cas il arrive parfois, surtout en plein hiver, que Madame Vaudier prenne certains matins le Passage Soutzo avant d'aller ouvrir sa boutique, pour passer dans l'entrepôt qui la jouxte.
Et puis pour Madame Réhane Vaudier, ce passage Soutzo toujours fleuri lui rappelle son enfance campagnarde, et surtout, cela lui évite le déplaisir de croiser sur le boulevard Montpensier le Général Varennezick qui, en la saluant, la déshabille du regard en clignant des yeux.
Mais ce vendredi 18 décembre 1891, dans ce passage Soutzo, Madame Vaudier ne s'attendait pas à y voir son magasinier Antoine et sa vendeuse Ondine enlacés sous le seul réverbère du Passage encore allumé à cette heure matinale et froide.
Madame Vaudier fit demi tour avant d'être vue, et revint vers le Boulevard Montpensier d'un pas rapide, et seule la rue des Caprices entendit :
"Eh bien ! Ça commence bien !!"
tordre les si jolies lèvres de Madame Vaudier.
Texte & Photos & Musique :
L' Air de Paris © 2025
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