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   "Plus j'y réfléchis plus je sens qu'il n'y a rien de plus réellement artistique que d'aimer les gens." Vincent Van Gogh    

Je marque régulièrement une pause dans l' écriture de "La Maison Vaudier" et pour me dégourdir les jambes je saute alors dans Paris en 1892 pour y faire justement quelques pas en compagnie de Madame Réhane Vaudier. 

Et alors que le long de la Seine nous bavardons de choses et d'autres, elle s'arrête, me dévisage et me dit : 

      "Cette robe d'un rose si doux que je porte c'est votre idée ???" 
                  "Bien sûr" lui dis-je en tenant ses deux mains.

 "Me voilà rassurée !!!" soupire Madame Réhane Vaudier à mon oreille  puis en me prenant le bras et d'une voix chantante et déjà triomphante :

"Je ne suis pas encore page 127 dans l' entremise ! Alors ! Restez encore avec moi ! Je vous offrirai même un Quinquina au Jardin d' Acclimatation ! "

"Et ensuite" ajouta Madame Réhane Vaudier "je vous ferai découvrir la Tour Eiffel."

"La Tour Eiffel ??? Mais je la connais déjà la Tour Eiffel" lui dis-je.

"La votre peut-être mais certainement pas celle de 1892... ... .. ." me dit  Madame Réhane Vaudier dans un battement de paupières alangui et prémonitoire.

Alors que de voltigeuses hirondelles griffent le ciel bleu de leurs signatures je lui parle de Tenebræ :

"Vous semblez tenir beaucoup à Elle n'est-ce pas ?" me dit Madame Réhane Vaudier  en  ouvrant son ombrelle sous le soleil rieur de midi.

Et comme je ne répondais rien :

"Vous avez raison : toute réponse est, dans ces cas là, toujours bien vaine et inutile. Venez ! Vous allez adorer mon Quinquina !!!"

Un Singe au Printemps

                 

 

1892 : Décembre :

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À tout ce qui vient déjà d'être dit, il convient d'ajouter que si, effectivement, Noël était aussi une vraie fête pour la Maison Vaudier et la santé de son chiffre d'affaires, il ombrait soudain malheureusement et même douloureusement, le visage de Madame Réhane Vaudier d'une mélancolie sans nom.

                                Qui en avait pourtant deux.

 

Car le réveillon de Noël pour Madame Réhane Vaudier consistait chaque année à accueillir son frère Bernois marchand de tableaux qui ne voyait dans une œuvre d' Art que le prix de revente qu'il pourrait en tirer, et pour qui Whistler n'était qu'un petit peintre paysagiste très décevant. 


Et Bernois dépensait tout l'argent qu'il gagnait grandement dans l'achat de romans libertins et licencieux du XVIIIème siècle.

 

Pour Madame Réhane Vaudier, avoir à sa table un frère ennuyeux était déjà un désastre, mais en plus, Bernois n'avait rien trouvé de mieux que d'épouser cette Trudianne de Rosedale dont l'embonpoint n'arrivait jamais pourtant à masquer l'aigreur des pensées revêches qu'elle tenait à tout propos.

 

La rêverie malsaine de Madame Réhane Vaudier s'évanouit soudain : il était l'heure d'aller joindre Antoine pour les vérifications d'usage de l'inventaire des nouvelles collections de printemps.

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